Sugammadex dans les urgences CICV - NYSORA

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Sugammadex en cas d'urgence CICV

21 avril 2025

Lorsque les anesthésistes sont confrontés à une situation d'« impossibilité d'intuber, de ventiler » (CICV), chaque seconde compte. La situation est critique : les niveaux d'oxygène chutent, l'accès aux voies respiratoires est bloqué et le temps presse. Une revue systématique récente publiée dans Anesthésie et analgésie explore si sugammadex, un médicament connu pour son inversion rapide du blocage neuromusculaire, peut servir de stratégie de sauvetage fiable dans des situations d’urgence à enjeux élevés.

Des chercheurs dirigés par le Dr Nancy Abou Nafeh et ses collègues ont mené une revue systématique de huit rapports de cas publiés Détaillant l'utilisation du sugammadex dans des scénarios réels de CICV. Ces rapports couvrent une période de dix ans (2010-2021) et concernent des patients adultes et néonatals. La question centrale : Le sugammadex peut-il être un agent efficace de « sauvetage » lors d’événements critiques de CICV ?

Comprendre le Sugammadex

Sugammadex est un gamma-cyclodextrine modifiée qui se lie étroitement aux agents bloquants neuromusculaires aminostéroïdes (NMBA) comme rocuronium et du vécuronium, inversant rapidement leurs effets. Il est couramment utilisé pour :

  • Blocage neuromusculaire résiduel inversé après chirurgie.
  • Évitez les effets secondaires des agents d’inversion traditionnels comme la néostigmine.
  • Permettre une inversion rapide du NMBA dans les contextes de neurosurveillance ou de réaction allergique.

En théorie, inverser la paralysie pourrait aider un patient à reprendre une respiration spontanée lors d'une crise de CICV. Mais est-ce vrai en pratique ?

Principales conclusions 

Sur les huit cas du CICV :

  • 6 patients (75%) retrouvé ventilation spontanée adéquate après avoir reçu du sugammadex.
  • 2 patients (25%) expérimenté Obstruction des voies respiratoires malgré l'inversion, nécessitant des voies aériennes chirurgicales d'urgence.
  • Dose médiane de sugammadex : 14 mg / kg (plage : 5–16 mg/kg).
  • Délai entre l'administration de rocuronium et de sugammadex : 6 minutes (intervalle : 2 à 10 minutes).
  • Tous les patients ont reçu rocuronium et propofol; 75 % ont également reçu des opioïdes.
Pourquoi Sugammadex fonctionne-t-il parfois mais pas toujours ?
  • Timing: Des retards dans l’administration du sugammadex (> 6 à 8 minutes) peuvent entraîner une hypoxie critique.
  • doser:Bien que la dose de sauvetage standard soit de 16 mg/kg, de nombreux cas de réussite ont utilisé des doses plus faibles.
  • Effets résiduels des médicaments:Le propofol et les opioïdes peuvent supprimer la respiration, même après l’inversion du NMBA.
  • Obstruction des voies respiratoires supérieures:La récupération du diaphragme sans tonus musculaire des voies respiratoires supérieures peut aggraver l’affaissement des voies respiratoires.
  • Plusieurs tentatives d'intubation:Les traumatismes causés par des laryngoscopies répétées peuvent provoquer un œdème et un laryngospasme. 
 Meilleures pratiques pour l’utilisation du Sugammadex dans le CICV :
  1. Administrer tôt : essayez d’administrer du sugammadex dès qu’une situation de CICV est suspectée.
  2. Préparez-vous de manière préventive : assurez-vous que le médicament est prêt et dosé de manière appropriée avant l’induction.
  3. Évitez les tentatives d’intubation répétées : elles augmentent le risque de gonflement et de traumatisme des voies respiratoires.
  4. Surveiller TOF : utiliser la surveillance du train de quatre pour évaluer la fonction neuromusculaire après l'inversion.
  5. Gérer l’obstruction des voies respiratoires supérieures : Soyez prêt avec des compléments des voies respiratoires ou une assistance chirurgicale si l’obstruction persiste.
  6. Prioriser l’oxygénation : suivre les algorithmes des voies respiratoires existants et envisager la FONA en cas d’échec de la ventilation.

Réflexions finales

Bien que le sugammadex soit prometteur en tant qu'outil pharmacologique dans le scénario redouté du CICV, son succès est fortement dépendant du contexteUne administration précoce, un dosage correct et une prise de décision clinique rapide sont essentiels. Mais ce n'est pas une solution miracle ; l'obstruction des voies respiratoires, l'hypoxie et la sédation doivent néanmoins être activement prises en charge.

Cette revue constitue une étape importante dans la compréhension du rôle du sugammadex dans les urgences respiratoires, mais des données supplémentaires sont nécessaires. Compte tenu de la rareté des cas de CICV, les anesthésistes sont vivement encouragés à rapporter les résultats, favorables ou non, afin de contribuer à l'évolution de ce domaine.

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